Dans chaque numéro d’Espaces contemporains, la décoratrice suisse Élodie Raneri (J’aime pas les dimanches) nous livre un de ses coups de cœur du moment. Ce printemps, elle nous fait découvrir l’univers de la céramiste Jeanne Broquet. Une artiste helvétique qui entretient une relation fusionnelle avec la nature à travers ses différents métiers.
Dans son van, Jeanne vit en étroite relation avec la nature. Après avoir voyagé à Tel Aviv pour se former à la fabrication de fromages de chèvre, Jeanne décide dès son retour en Suisse de devenir maraîchère, activité qu’elle exerce au quotidien.
Elle décrit la nature comme le riche fondement de tout. « On a tout sous la main, on n’a qu’à se pencher pour récolter, on n’a qu’à contempler pour s’inspirer ». Le contact avec la nature la recentre sur elle-même, une osmose se crée. Un peu comme si, en extérieur, son corps trouvait sa juste température et s’encrait dans le sol.
Du reste lorsqu’elle cultive, Jeanne s’émeut de voir le printemps arriver, les couleurs se développer et les courbes prendre forme. Mais c’est à travers ses sculptures qu’elle établit un lien encore plus direct et organique avec la terre.
Les œuvres de Jeanne ont un visuel brut. Pas d’émaux, ni d’éléments superflus, puisque la nature n’a rien de superficiel. L’artiste préfère les tons neutres car elle imagine dans un vase la touche de couleur qui sera amenée par les fleurs de saison.
Elle cherche aussi à exprimer le mouvement. Sous ses doigts, les courbes de la nature comme celles du corps humain se matérialisent. En effet, Jeanne aime contempler l’humain dans ce qu’il montre de « belles valeurs, de sensibilité et d’amour ». Alors, elle prend le temps d’observer et d’analyser les silhouettes qui se meuvent dans la danse, les rencontres et les partages artistiques.
Dans le carnet de notes où Jeanne gribouille, on peut voir des corps qui s’entrelacent, des noms de terres, des couleurs choisies. Se lisent aussi des mots tels que nostalgie, mélancolie, désir de bonheur. Le développement d’une idée se construit page après page, puis se simplifie en création artistique.
Chaque oeuvre raconte ainsi une histoire. Tel que ce vase porté en bandoulière qui recèle la promesse de pouvoir mettre en scène les fleurs que l’on vient de cueillir, afin de les offrir dans un geste d’affection spontané. On aime!
Pour trouver les sculptures de Jeanne Broquet, consultez son compte Instagram
