Pays du classeur fédéral et du tip top en ordre, la Suisse rivalise de designers rêvant de mettre nos intérieurs en ordre de rangement. Ici, le meuble étagère est un art en soi. Un art rigoureusement structuré.
Je lis, donc je suis… Vu de Suisse, où la bibliothèque fait partie intégrante de tout univers qui se respecte – et où l’étagère est un miroir de son moi culturel – on ne peut qu’acquiescer à cette sentence pleine de bon sens. .
S’il est du goût de chacun de définir s’il veut ranger les contenus par format, couleur, ordre alphabétique, éditeur ou série… il est acquis qu’une bibliothèque, hors sa capacité ménagère, reflète aussi un positionnement tant intellectuel que social. Regardez ce que je lis, et vous découvrirez qui je suis !
Mais surtout, chez nous, il semble qu’elle doive avant tout être carrée, épouser des lignes droites, faire preuve de rationalité anguleuse et éviter le trop-plein décoratif. Difficile d’imaginer en effet la Bookworm, serpent mural de l’Israélien Ron Arad.

Chez nous, la bibliothèque porte un zeste de formalisme constructif. Dans un pays comme la Suisse où le design est affaire de simplicité et de fonctionnalité – le drapeau helvète n’est-il pas du reste une forme de rangement étagé qui s’ignore ? – la bibliothèque cherche avant tout à s’effacer. Imposante, massive, elle semble exister d’abord pour son contenu.
Regardez les mythes que représentent les étagères labellisées Lehni ou USM qui sont devenues de véritables icônes du design. Découvrez le savoir-faire des fabricants d’aujourd’hui. Vous verrez comment les designers suisses font preuve d’une exigence radicale dans la définition formelle de ces éléments de rangement.
En effet, les bibliothèques helvètes sont autant de pièces d’orfèvres dont la technicité se dévoile dans les détails du produit.








